Publication le 23 03 2020 –
Face à la crise inédite à laquelle nous sommes confrontés, les professionnels de l’acte de construire ont vivement réagi fin de semaine dernière à des propos gouvernementaux insinuant qu’ils pourraient « profiter » de mesures mises en place, notamment en matière de chômage partiel. Ils ont fait savoir combien nombre de mesures pouvaient apparaitre complexes voire incompréhensibles avec souvent une double injonction contradictoire de mise en place de distanciation sociale et de poursuite de l’activité économique,
Face à la polémique, Muriel PENICAUD Ministre du travail a indiqué qu’un guide de bonnes pratiques visant à concilier continuité de l’activité économique et sécurité sanitaire des salariés sur les chantiers allait être réalisé avec les organisations professionnelles du bâtiment et des travaux publics en concertation avec les experts de l’organisation professionnelle de la prévention du bâtiment et des travaux publics (OPPBTP).
Cette question de la continuité économique des chantiers dans le strict respect des règles de sécurité sanitaire pour les salariés intéresse l’ensemble des métiers de l’acte de construire concernés : bureaux d’études et sociétés d’ingénierie, Géomètres-experts, économistes de la construction, contrôleurs techniques construction, architectes etc. Ces derniers connaissent ainsi des spécificités auxquelles on se doit de répondre.
Il nous semble de plus particulièrement important que les professionnels de l’ingénierie en évaluation, mesure, prévention et gestion des risques soient pleinement associés. Des analyses de risque doivent conduire dans tous les cas à la mise à jour des plans de prévention, en réunissant la maitrise d’œuvre, les coordinateurs en matière de sécurité et de protection de la santé (CSPS), les entreprises et la maitrise d’ouvrage.
Aussi CINOV, UNGE et Syntec-Ingénierie :
- Rappellent que la priorité doit être donnée à la mise en place de toutes les mesures nécessaires à la sécurité sanitaire des salariés et notamment à la mise à disposition d’équipements – dont masques qui, on le sait font cruellement défaut. Notre santé, celle de nos collaborateurs, demeure
la priorité absolue et sera notre boussole. Il nous revient de prendre toutes les mesures exigées et nécessaires pour assurer la sécurité de tous : les chefs d’entreprises demeurent pénalement responsables en cas de mise en danger de leurs salariés.
- Ne sont pas opposés au maintien des activités lorsque cela est possible, dans le respect de règles claires en matière de sécurité qui auront été préalablement définies par les pouvoirs publics, en concertation avec les organisations représentatives des professions concernées
- Demandent que l’ensemble des acteurs de la filière puisse être associé à l’actualisation et à l’amélioration du guide des bonnes pratiques. Ce guide doit privilégier la santé de nos collaborateurs et partenaires et tenir compte des spécificités de chaque profession de la filière
Nos entreprises se tiennent prêtes à soutenir l’activité qui peut encore l’être, notamment les chantiers nécessaires à la poursuite des activités essentielles de la nation. Elles sauront faire preuve de réactivité en fonction de l’évolution de la situation.