Avec 80 salariés, l’AASQA est implantée sur six sites en région Auvergne-Rhône-Alpes. Elle doit aujourd’hui faire face à d’importants défis financiers, comme toutes les AASQA, regroupées au sein de la Fédération Atmo, adhérente de CINOV.
Comment vous êtes-vous organisés pour assurer la reprise de votre activité ?
J’ai laissé la possibilité de rester en télétravail, même si nous avons nettoyé nos sites, acheté tout le matériel de protection nécessaire et mis en place un plan de déconfinement. Celui-ci permet le retour de chaque salarié, un à deux jours par semaine, pour éviter tout partage de bureau. Mais la reprise sur site est compliquée, car les écrans d’ordinateur ont été installés à domicile, au moment du confinement, et il n’est pas évident de faire des allers-retours avec. Nous qui souhaitions étendre le télétravail, nous réalisons que cela pose des problèmes d’équipement et d’organisation qui ne seront pas simples à résoudre.
« Quand je vois les aides accordées aux secteurs de l’automobile et du transport aérien, je suis inquiète sur notre capacité collective à construire le monde d’après »
Quel a été l’impact du Covid-19 sur votre activité ?
Certaines missions ont été annulées ou reportées, mais nous avons aussi eu du travail en plus : évaluations de l’impact du confinement et du déconfinement sur la qualité de l’air, préparation de données pour les épidémiologistes, études sur le lien entre baisse de la circulation et de la pollution… C’est surtout financièrement que les impacts sont lourds : le paiement des taxes industrielles sur les activités polluantes, qui financent largement les AASQA, a été reporté par le gouvernement. A l’échelle de notre AASQA, cela représente un manque à gagner de 850 000 euros sur un budget de 9,5 millions. Même si l’Etat nous a aidés en anticipant le versement de notre subvention, nous essayons de sensibiliser Bercy à nos problèmes de financement. D’autant que nos recettes pour 2021 seront aussi impactées car les taxes sont calculées sur les émissions de 2020, qui ont diminué.
Avez-vous été accompagnés au cours de cette période ?
Au niveau de la Fédération Atmo, nous avons eu une réunion hebdomadaire des directeurs d’AASQA, pour échanger des infos et nous soutenir moralement. La Fédération CINOV a mis à jour beaucoup d’informations pratiques et nous a permis de commander du matériel de sécurité. Le service qui nous suit au Ministère de l’écologie a de son côté fait preuve de souplesse et de tolérance. Nous avons aussi été aidés par la Région et la Métropole du Grand Lyon qui nous a associés à une cellule de crise pendant le confinement et à un conseil de reprise depuis mai.