Co-fondatrice de « narrative », société de production de documentaires, créée en 2008, Laurence Bagot est aussi vice-présidente de XPO, Fédération des concepteurs d’exposition, affiliée à CINOV.

Quel a été l’impact du Covid-19 sur votre activité ces dernières semaines ?

Beaucoup de mes projets ont été repoussés en 2021. C’est le cas notamment d’un projet à la Maison des Métallos, à Paris, et de la Biennale de la danse, à Lyon. Dans ces deux cas, les deux institutions ont réglé la facture même si la production est décalée d’un an. Cela me permet de rémunérer les artistes qui, comme moi, mandataire sociale, n’ont ni chômage, ni intermittence. J’ai consacré beaucoup de temps, pendant le confinement, à rattraper, renégocier et reprogrammer les contrats en cours et le calendrier des tournages.

Comment avez-vous traversé cette période et comment appréhendez-vous les mois qui viennent ?

En plus de ce travail de réorganisation, j’ai profité de cette période pour développer de nouveaux projets. Me retrouver chez moi, bien concentrée et avec du temps, c’était idéal pour répondre à des appels d’offres et constituer des dossiers de qualité à déposer auprès du CNC ou des chaînes de télévision. Le problème, c’est que tout le monde a fait ça et la concurrence sera encore plus féroce que d’habitude. Je n’ai signé aucun nouveau contrat ces derniers mois, mais j’ai lancé beaucoup de perches qui aboutiront ou non. Je saurai, d’ici six mois, si j’ai seulement perdu trois mois ou si c’est la catastrophe. C’est encore très difficile d’avoir de la visibilité.

« Je n’ai pas eu le sentiment d’avoir été isolée, j’ai même fait beaucoup de rencontres nouvelles. C’est une période qui a été très créative. »

Comment avez-vous été accompagnée pendant cette période ?

Nous avons été très actifs au sein de la Fédération XPO, nous avons eu beaucoup d’échanges stimulants et productifs par visioconférence. Cette solidarité nous a permis de ne pas nous sentir seul et de prendre le temps de travailler ensemble à des projets collectifs. C’est ainsi que nous avons rédigé une tribune publiée dans le Monde, le 12 mai, pour demander la création d’un Centre national de l’exposition, sur le modèle du Centre national du cinéma*. D’abord cosignée par 120 membres de XPO, cette tribune, qui a suscité beaucoup d’enthousiasme, a ensuite rassemblé 200 autres signataires de la filière.

D’avoir adhéré à la Fédération CINOV a aussi trouvé du sens en cette période, c’est pour nous un appui d’être dans une structure plus grande qui peut défendre nos intérêts.