Seul au sein de sa structure qu’il a créée il y a une trentaine d’années, Paul Seassal a profité de la crise pour réinterroger ses pratiques.

Quel a été l’impact de la crise du Covid-19 sur votre activité ?

Il a été catastrophique, violent et immédiat : du jour au lendemain, tous mes clients, qui sont issus à part égale des secteurs public et privé, ont connu la panique et la désorganisation. Tous les projets en cours ont été suspendus. Pendant deux mois, cette pause m’a offert une bonne introspection. Le Covid-19 a montré que les besoins pouvaient évoluer, si bien que j’ai travaillé sur les enjeux d’une redéfinition et d’une réorganisation des offres touristiques, qui sont au cœur de mon travail.

« Le Covid-19 a permis de s’interroger sur son métier, ses évolutions, en fonction des besoins de sa clientèle »

Comment vivez-vous cette période intermédiaire de déconfinement ?

La deuxième quinzaine de mai a été irréelle : il y avait la reprise mais les gens ne sortaient toujours pas, beaucoup d’acteurs ayant décidé de maintenir le télétravail jusqu’en septembre. Je subis donc le rythme que mes clients m’imposent. Les visites de chantier connaissent d’importantes contraintes liées à la distanciation sociale, mais on a de plus en plus de mal à les justifier. Je constate aussi que pour rattraper le retard pris par certains chantiers, les collectivités territoriales ont tendance à autoriser de nouveaux horaires qui entrainent des nuisances pour les riverains. Pour communiquer dans le contexte actuel, on est obligé de faire des réunions virtuelles, ce qui prouve aux collectivités qu’elles disposent de nouveaux outils pour avoir des interactions avec la population. De là à savoir si elles auront envie de les pérenniser… je ne sais pas !

Comment envisagez-vous l’avenir ?

Comme j’ai une petite structure, sans coût fixe, j’ai fait le dos rond pendant 2 à 3 mois, me contentant de ce que l’Etat a bien voulu me donner. Mes contrats ont été reportés, d’autres se dessinent, la survie de mon entreprise n’est donc pas en jeu. A mon échelle, je suis confiant, mais je vois bien que les acteurs du bâtiment ont beaucoup souffert. Aujourd’hui, ils attendent que l’Etat desserre certaines contraintes. Je pense qu’il faut être vigilant et trouver le juste milieu entre relancer l’activité économique et maintenir les équilibres, notamment environnementaux.