A la tête d’un groupe qui compte 286 salariés, à l’échelle nationale, Philippe Mercier revient sur la période traversée et les perspectives d’avenir, tout particulièrement en région Midi-Pyrénées.
Quel a été l’impact de la crise pour le groupe BETEM ?
Nos missions de chantier ont été suspendues du 16 mars à fin avril ; puis nous avons fourni beaucoup de travail – non facturable – pour les faire redémarrer, avant que l’activité ne reprenne concrètement sur le terrain, début mai. Certaines affaires ont été suspendues faute de disponibilité de nos partenaires, architectes ou maîtres d’ouvrage. Nous étions sur une croissance assez soutenue avant le Covid, nous finirons finalement l’année 30% en dessous de nos objectifs.
Comment vous êtes-vous organisés pour assurer la reprise d’activité post-confinement ?
A partir de début avril, nous avons pris toutes les mesures pour installer des séparations translucides entre les postes de travail et dans les salles de réunion, et pour mettre à disposition de chaque collaborateur masque, visière, gel… Malgré une certaine anxiété, le retour au bureau était attendu, car avec le télétravail on a mobilisé nos collaborateurs à 120% pour une production de 60%. Nous avons vu les limites de l’exercice.
« Les projets en cours vont nous permettre d’assurer un accostage sans trop d’avaries en 2020, mais pour la suite c’est plus incertain ».
Quel est votre sentiment pour les mois à venir ?
En Midi-Pyrénées, les programmes que nous avons avec Airbus seront, au mieux, ajournés, voire annulés. C’est un peu plus d’un million de commandes qui ne se feront pas. Plus globalement, alors que d’habitude nous travaillons avec une visibilité à 3 ans, nous avançons au trimestre. Quel sera l’impact de la crise sur les projets tertiaires ou sur les sous-traitants ? Quelles seront les conséquences des élections municipales ? L’équation a trop d’inconnues pour qu’on puisse la résoudre. Mais nous avons conscience qu’un contexte économique difficile nous attend, en 2021 et 2022.
Comment avez-vous été accompagnés pendant cette période ?
Je trouve qu’il y a eu une réactivité très bonne de la part de l’Etat et des différentes instances : les Régions, les Départements, les Chambres de commerce, les syndicats… Tous se sont mobilisés pour nous amener conseils et informations dans ce contexte pas facile. Nous avons pioché sur les sites de CINOV, de la CCI et nous avons beaucoup partagé nos incertitudes sur l’avenir.