Publication le 24 04 2020 –

A l’heure où la situation macro, micro-économique et sociale du pays se dégrade rapidement et où le gouvernement met en place un plan d’aide aux entreprises, certains représentants du monde économique laissent à penser que la prise en compte des réglementations environnementales est un frein à la reprise.


CINOV, Fédération des syndicats des métiers de la prestation intellectuelle du Conseil, de l’Ingénierie et du Numérique, propose d’intégrer deux grands principes dans l’écriture du plan de relance :

  1. La crise actuelle doit être un véritable accélérateur de transitions énergétique, écologique et numérique que doivent franchir nos sociétés.
  2. Toutes les mesures d’un plan de soutien massif aux entreprises doivent être totalement compatibles avec ces conversions en prenant en compte en particulier, des critères comme la transition bas-carbone, la régénération de la biodiversité et la définition d’un nouveau pacte social.

L’impact du dérèglement climatique et de la perte de la biodiversité tel que pointé par le GIEC et l’IPBES serait structurel et potentiellement plus déstabilisant qu’une pandémie. La note récente de la Fondation pour la Recherche sur la Biodiversité (FRB) interpelle, quant à elle, sur le lien entre érosion de la biodiversité, émergence de zoonoses et risques de pandémies.

Avec la crise économique qui va suivre la crise sanitaire du Covid-19, il est probable que certains acteurs vont demander à différer voire à supprimer l’application et l’évolution de réglementations de protections environnementale, sanitaire, sociale et juridique.

Nous considérons qu’il est au contraire urgent de poursuivre ces évolutions au moment où l’opinion publique aspire à un changement de modèle de société.

La crise actuelle montre que nous faisons les frais d’un manque d’anticipation d’un événement prétendument « imprévisible » (malgré les signaux forts). La crise environnementale et climatique est, quant à elle, bien plus prévisible ; reculer les mesures de lutte et les mesures d’adaptation serait encore plus grave.

Nous appelons donc à ne surtout pas réduire les exigences, ni différer l’application des réglementations énergétiques et environnementale.

Il y a urgence climatique, écologique et sociétale à laquelle le plan de relance de la France se doit de répondre, en prenant la forme d’un plan de transformations qui renforcera notre capacité de résilience face aux crises à venir.

Ce plan de transformations est l’opportunité de (re)lancer une économie décarbonée et écologique, au service des populations et de leurs attentes. Il doit être assorti de critères d’éco-conditionnalité, comme le suggère le Haut Conseil pour le Climat dans sa note d’avril 2020. Il s’agit ainsi d’intégrer des objectifs de performances énergétique, climatique, écologique, sociale et de relocalisation pour chaque euro investi en s’inspirant largement du Green deal européen.

S’appuyant sur l’expertise et la capacité d’innovation de ses adhérents, la Fédération CINOV est d’ores et déjà en mesure de soumettre aux pouvoirs publics un plan de transformations de l’économie fondé sur des changements sociétaux profonds, des solutions de financement responsables et des actions par secteur.